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« Bureaucratique », « contrôlant », « Mister Cash »… Ces étiquettes collent parfois à l’image des Centres publics d’action sociale. Trois employées, à qui nous donnons la parole, offrent un tout autre visage au CPAS d’Ixelles ! Problèmes de dettes, de santé ou de logement, isolement, perte de repères… Les employé·e·s du CPAS sont chaque jour confronté·e·s à de la détresse sociale, médicale et psychologique. Les personnes qui frappent à leur porte le font souvent en dernier recours. Dans les bureaux, des travaill·eur·euse·s les reçoivent avec bienveillance, empathie et rigueur dans les démarches administratives. Laurie Deridder, coordinatrice de la cellule « Jeunes », s’y attèle depuis 17 ans. « Quand j’ai postulé au CPAS, je n’étais pas particulièrement motivée », explique-t-elle. « Dans les écoles d’assistant·e social·e, cette institution était un peu perçue comme le diable, synonyme de contrôle et de bureaucratie. Mais j’y suis toujours ! Car, même si ce métier est parfois difficile, il peut offrir aux gens un beau projet de vie. Quand on voit comment certain·e·s bénéficiaires arrivent chez nous, et comment ils et elles repartent quelques temps après, ça fait vraiment plaisir ! ». Sofia Arroyo est coordinatrice de l’accueil et de la garde. Pour elle, contacter un Centre public d’action sociale n’est pas synonyme d’échec. « C’est une main tendue, un tremplin qui permet aux personnes de prendre un nouveau départ dans leur vie ». Laurie est émue lorsqu’elle évoque deux frères qu’elle a aidés il y a quelques années : « Ces ados n’avaient A votre service 15 plus de parents, ils vivaient dans des logements sociaux. Ils sont venus vers nous. L’un est devenu informaticien, l’autre éducateur spécialisé. Ce dernier s’est révélé pendant la pandémie, avec ses projets pour aider les personnes âgées dans les homes de Molenbeek : karaoké, danse au balcon, mini-supérette, … Il a été considéré comme un héros. Il a même été reçu par le Roi ». Chaque nouvel·le arrivant·e suit un parcours similaire. Une première enquête sociale permet de déterminer si cette personne a droit au revenu d’intégration. Si c’est le cas, il·elle doit déterminer un projet : trouver un logement adapté à son état de santé, apprendre à lire, suivre une formation, trouver un emploi, sortir de l’isolement à travers des activités culturelles,… « On nous trouve parfois rigides mais c’est normal de respecter un cadre légal, que l’aide soit conditionnée, chacun·e a des droits et des devoirs », commente Françoise Verheyden, responsable du Service social. « Nous ne sommes pas des ‘Mister Cash' ». Pour certain·e·s, comme ceux et celles en grande précarité, fournir des documents et établir un projet est particulièrement compliqué. Pour les aider au mieux, les guider au plus près dans toutes leurs démarches, trois accompagnat·eur·rice·s soci·aux·ales ont été engagé·e·s. La cinquantaine de travaill·eur·euse·s soci·aux·ales du CPAS d’Ixelles n’ont pas été ménagé·e·s ces dernières années. La pandémie de Covid n’a pas facilité leurs missions. « Celles-ci se basent sur des relations interpersonnelles, dans la confiance », ajoute Sofia Arroyo. « Gérer un dossier par téléphone ou par email est très compliqué ». A peine sorti de la crise Covid, le personnel du CPAS a dû faire face à la guerre en Ukraine ; des centaines de personnes ont fui les combats et se sont réfugiées dans des pays européens, dont la Belgique et notamment à Ixelles. « Les informations évoluent sans cesse de la part des autorités, nous devons nous y adapter », explique Françoise Verheyden. « Nous entendons aussi les héberg·eur·euse·s qui s’adressent beaucoup à nous ». A cela s’ajoute encore la hausse fulgurante des coûts de l’énergie, à laquelle le CPAS doit également palier. « Nous redoutons les régularisations des factures dès le mois de septembre », souligne Françoise. « Nous ne savons pas encore à quoi nous attendre. Mais nous serons là » Difficile de résumer l’ensemble de services que propose le CPAS. En voici encore quelques-uns :

Un article paru dans le bimensuel de la commune d’Ixelles: INFO XL

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