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Propos recueillis par Annick Elonga-Makasa. Photo: Jonathan Poncelet

Amoureuse de son métier, Chrystel l’exerce avec une passion inspirante et nous partage son expérience.

 Chrystel, pouvez-vous vous nous raconter votre parcours professionnel ?

J’ai travaillé durant 24 années dans l’Horeca en tant que serveuse, mon dernier lieu de travail a fermé du jour au lendemain. C’était donc le moment pour moi de me recycler. Je me suis inscrite à Bruxelles Formation dans l’idée de me remettre à jour en étudiant le français, les mathématiques, l’histoire ainsi que tout ce qui concernait le travail administratif. Ensuite, durant la crise sanitaire, je me suis retrouvée obligée à travailler derrière un écran d’ordinateur. Je me suis vite rendu compte que ce n’était pas pour moi. Je me suis alors posé des questions : qu’est-ce que j’aime vraiment dans la vie ? La réponse était simple : j’aime les gens ! J’aime parler avec eux et distribuer de la bonne humeur. Mais ce n’était pas tout, lors du confinement, j’ai également été amenée à aider mes voisines pour tout ce qui concernait les tâches quotidiennes comme les courses, tailler une haie, donner un petit coup de main pour le ménage… Et ça a été une révélation, je devais me tourner vers le secteur social. Je suis tombée sur une annonce émanant du CPAS d’Ixelles à la recherche d’un. e aide ménager.ère, J’y ai répondu et, après deux entretiens, j’ai été engagée !

Comment décririez-vous une journée type en tant qu’aide-ménagère ?

En général, je me rends chez deux personnes par jour. Souvent ce sont des personnes qui font régulièrement appel à nous, c’est rare que je ne les connaisse pas. J’arrive chez ces personnes avec le sourire, je leur demande si elles ont un besoin spécifique. En fonction de leurs réponses, je prends en charge l’entretien courant des pièces d’habitation (poussière, aspirateur, …). J’aime favoriser le bien-être à domicile, j’espère être un véritable soutien moral pour elles en luttant notamment contre l’isolement social. C’est pourquoi, lors de nos rencontres, je privilégie le dialogue en m’intéressant à leurs hobbies, leurs souvenirs… Bref, en maintenant la conversation tout en exécutant mon travail, et je peux vous assurer que cela délie les langues et permet un réel échange.

Vous n’avez jamais été confrontée à des personnes désagréables ou peu enclines à la discussion ?

Oui, mais lorsque cela se produit, j’adore les « écraser à coup de bonheur ». (rire)

Plus sérieusement, quand on arrive chez quelqu’un avec un grand sourire, la personne en face a du mal à être négative. Je détends l’atmosphère par une conversation enjouée, et si la personne a envie de se plaindre, je vais l’écouter avec empathie. Et je peux vous garantir que dans la majorité des cas, cela fonctionne très bien.

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui voudrait faire le même métier que vous ?

Il faut aimer l’être humain, aimer l’écouter et être dans l’empathie. Il ne faut pas signer son contrat en pensant uniquement au salaire à la fin du mois. C’est un métier de don de soi. Pour moi, c’est une véritable vocation.

Quelles seraient vos perspectives d’évolution ?

J’aimerais devenir aide familiale. Une aide familiale a un rôle plus varié : l’aide à la vie quotidienne, l’accompagnement pour les déplacements à l’extérieur, les démarches administratives, lessive et repassage, faire la cuisine, etc. Pour cela, j’aimerais suivre une formation, mais l’horaire n’est pour l’instant pas compatible avec ma vie privée.

 Pour finir, avez-vous une petite anecdote à nous partager ?

Oh, j’en ai plein ! Mais la dernière qui me vient en tête concerne une dame dont l’appartement est rempli de plantes toutes plus resplendissantes les unes que les autres. Je lui ai demandé quel était son secret. Elle m’a révélé qu’elle les arrosait très peu, leur donnait un peu d’engrais mais surtout…elle leur parlait très régulièrement. J’ai partagé cette confidence avec d’autres personnes chez qui je travaille et depuis, toutes ont des plantes magnifiques ! (Sourire)

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