Depuis un an, Arthur a rejoint la cellule communication du CPAS d’Ixelles en tant qu’infographiste, via un contrat d’insertion. Graphiste de formation, bricoleur dans l’âme, il navigue avec agilité entre typographies, outils numériques et idées bien concrètes. Rencontre avec un artisan de l’image, qui redonne des contours clairs à l’identité visuelle du CPAS — et un sens à son propre parcours.

D’où viens-tu, Arthur ?
J’ai 30 ans. Je suis infographiste dans la cellule communication du CPAS d’Ixelles, où je suis arrivé via un contrat d’insertion. C’est un heureux hasard : une offre relayée par la cellule est tombée pile au bon moment.
Je suis graphiste de formation, diplômé de l’ERG à Bruxelles. Par la suite, j’ai élargi mon champ d’action : design d’objet, travail du bois, fabrication artisanale. J’ai cofondé le collectif Gilbard, actif dans la revalorisation de matériaux de récupération. J’y gérais l’identité visuelle et un peu de com’, sans vraiment replonger à fond dans le graphisme. Jusqu’à aujourd’hui.

Que représentait pour toi ce contrat d’insertion à ce moment-là de ta vie ?
Il m’a offert un vrai tournant. J’ai pu me reconnecter à mon métier de cœur. Retrouver mes réflexes, rouvrir des dossiers, raviver une pratique un peu mise de côté. Ce contrat m’a permis de renouer avec ma formation, avec plaisir et confiance.

En quoi consiste ton travail au sein de la cellule communication ?
Dès mon arrivée, j’ai travaillé sur un chantier de fond : renforcer la cohérence graphique du CPAS. Une base solide avait été posée par une graphiste avant moi. J’ai repris le flambeau, affiné la charte graphique, proposé un léger lifting du logo — sans bousculer les repères existants.

Quelles sont tes principales missions ?
Je conçois des supports, je développe des modèles réutilisables, et je veille à leur bonne utilisation. J’accompagne aussi les collègues dans l’appropriation de Canva, un outil de création graphique en ligne. L’objectif est que chacun puisse créer des supports tout en respectant la charte. Je cherche à produire des visuels durables, lisibles, clairs, et faciles à s’approprier.

Comment t’y prends-tu pour arriver à un bon résultat ?
Le design thinking m’inspire beaucoup. Cette approche, centrée sur l’humain, part des besoins concrets pour proposer des solutions adaptées. On avance par étapes : on observe, on teste, on ajuste. Ce n’est pas le chemin le plus rapide, mais c’est celui qui a le plus de sens.

Une réalisation dont tu es fier ?
Je suis fier de voir mes visuels vivre leur vie. Être validés, utilisés, utiles. C’est très concret. Et très gratifiant.

Qu’est-ce que tu apprécies le plus dans ton métier ?
Son utilité. Le graphisme, ce n’est pas juste de l’esthétique : c’est transmettre, rendre visible, compréhensible. C’est donner une forme claire à un message. Et c’est un métier qui a de l’avenir : il y aura toujours besoin de supports bien pensés.

Et les difficultés ?
Passer d’un travail manuel à un poste plus sédentaire a été un vrai changement. Il y a une autre forme de fatigue. Et il faut s’adapter aux rythmes et aux logiques du service public : validations, processus, délais.
J’ai aussi découvert un langage administratif très éloigné du mien. Ce n’est pas naturel pour moi, mais c’est enrichissant — ça me permet de mieux cerner les enjeux de la communication institutionnelle.

Comment vis-tu le fait d’avoir rejoint une cellule en construction ?
Je ne me suis pas senti perdu. La cellule était déjà bien structurée. Ce qui m’a frappé, c’est l’ampleur du travail accompli en amont avec peu de moyens. J’ai été impressionné par ce que vous aviez réussi à mettre en place collectivement.

Une surprise en arrivant au CPAS ?
La diversité des services et des projets ! Je n’imaginais pas une telle richesse. Notre rôle en communication, c’est aussi de la faire connaître.

Un moment marquant ?
La découverte de l’atelier menuiserie. Je m’attendais à un espace standard. Et j’ai retrouvé des outils que j’utilisais dans mon collectif. Ça m’a donné envie de relier mes deux univers : le graphisme et les pratiques manuelles.

Si tu avais une baguette magique ?
Je reverrais mon espace de travail et je créerais des ponts entre design graphique et fabrication manuelle. Ce lien me manque parfois.

Un conseil à quelqu’un qui hésite à se lancer dans un contrat d’insertion comme infographiste ?
Faire preuve de patience. Apprendre à naviguer dans une organisation structurée, avec ses rythmes, ses codes. C’est parfois frustrant, mais c’est aussi formateur.

Trois mots pour résumer ton rôle ?
Disponibilité. Écoute. Créativité.

Et ta motivation au quotidien ?
L’ambiance de l’équipe. Un cadre de travail bienveillant. Et l’équilibre trouvé entre collaboration et autonomie.

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