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Jonathan nous a raconté son quotidien au sein de  la cellule socioculturelle dont l’objectif est de lutter contre l’exclusion culturelle. La cellule socioculturelle développe des actions, sorties ateliers… pour soutenir  l’épanouissement culturel, sportif et social des personnes bénéficiant d’une aide du CPAS. Elle  les accompagne de manière personnalisée dans ce domaine en tenant compte de leurs besoins, leurs intérêts et leurs ressources.

Bonjour Jonathan, depuis quand travaillez-vous au CPAS d’Ixelles ?

J’ai commencé à travailler au CPAS en 2010 à Jobelix. C’était une ASBL d’économie sociale spécialisée dans le transport des personnes à mobilité réduite aidées par le CPAS. J’étais responsable de la téléphonie et de l’agenda des chauffeurs. J’ai également informatisé au mieux le planning grâce à la réalisation d’une base de données Access. Au terme de mon contrat avec Jobelix, j’ai eu l’opportunité de postuler pour une place qui se libérait à la cellule socioculturelle et j’ai été pris.

Comment définiriez-vous la cellule socioculturelle en quelques mots ? 

Alors je dirais que la cellule socioculturelle est un service de deuxième ligne, car nous ne proposons pas d’aides considérées comme vitales. Néanmoins, la cellule socioculturelle a cette particularité intéressante de contribuer au bien-être et à l’épanouissement des usager.e.s, de par les services que nous garantissons pour chaque personne venant passer le pas de notre porte. Je remarque d’ailleurs que souvent, certain.e.s  ne se sentent pas le droit de pouvoir bénéficier de ce type de prestation. Nous tentons donc d’œuvrer pour briser cette impression en les poussant à s’ouvrir à une activité culturelle ou sportive. On peut, en outre, considérer que la cellule socioculturelle offre cet épanouissement qui favorise le premier pas vers l’Activation Sociale, car plus on se ferme à toutes activités culturelles et plus on pourrait potentiellement avoir du mal à se lancer sur le marché de l’emploi.

En quoi consiste votre travail au quotidien au sein de la Cellule socioculturelle ? 

Mon travail s’articule autour de trois volets : individuel, administratif et collectif. Pour le volet individuel, cela se traduit par l’accueil de l’usager.e qui vient pour des demandes diverses comme pour bénéficier d’un article 27 (ticket permettant d’aller aux spectacles pour 1,25€) ou d’un chèque livre. Il y a aussi les prises en charge qui peuvent impliquer un abonnement dans une salle de sport, un stage de vacances pour les enfants, une curiosité artistique… Concernant l’administratif, on retrouve de la facturation, de l’encodage, de la communication… Le volet collectif concerne le comité culturel, mais j’y reviendrai plus tard.

Collaborez-vous avec des acteurs extérieurs ?

Oui, notamment pour tout ce qui concerne les prises en charge. Outre l’aide apportée par notre administration, j’utilise également mon réseau notamment avec la commune d’Ixelles pour, si besoin, collaborer ou rediriger l’usager.e.  afin que celui/celle-ci puisse disposer d’une aide maximum. Ce travail de réseau doit sans cesse être cultivé et activé. Cela implique beaucoup de réunions, de contacts téléphoniques et d’échanges de mails. On aborde alors les nouvelles aides et projets que l’on pourrait suggérer et réaliser.

Vous êtes aussi et surtout, référent comité culturel. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

Effectivement, j’anime et organise le comité culturel composé d’usager.e.s du CPAS qui se réunit une fois par mois. On peut dire que c’est vraiment le fer de lance de la cellule socioculturelle, car il complète les aides proposées, tout en y incluant un véritable espace à vivre et de choix commun pour établir un programme de sortie culturelle. Mais il n’y a pas que cela. C’est aussi un lieu d’échange, de parole et de débat entre les usager.e.s qui le compose, mais également des intervenant.e.s que j’y convie. Cela peut être des communicant.e.s du secteur culturel ou artistique (théâtre, musée…) ou des artistes qui viennent présenter ce qu’ils produisent.

Avez-vous une anecdote particulière à nous partager avec ce comité culturel ?

Oui, tout à fait. Je pense à une pièce de théâtre qu’on avait été voir et dont les membres avaient tou.te.s, sans exception, détesté. En effet, la mise en scène et le thème de la pièce étaient très durs à regarder. J’avais donc pris contact avec le metteur en scène, lequel est venu ensuite en débattre avec nous et cela a donné lieu à un échange riche et intense. Chacun.e a pu alors faire part de son ressenti et une meilleure compréhension du sujet a permis d’aborder d’autres pièces de théâtre avec le recul parfois nécessaire. C’est là tout l’avantage du comité culturel qui permet aux usager.e.s d’être actif et non passif des activités proposées, tout en suscitant réflexion et débat vis-à-vis d’un choix artistique.

Quels sont les axes d’améliorations que vous souhaiteriez mettre en place au sein de la cellule socioculturelle ?

J’aime espérer qu’on puisse un jour élargir nos compétences en offrant, pourquoi pas, des stages à destination des enfants au sein même du CPAS. Concernant le comité culturel, je pense qu’il serait très intéressant de suggérer, de temps à autre, l’animation de ce comité à un profil opposé au mien. Il faut savoir que je travaille seul sur ce comité depuis maintenant 10 ans, et même si je tente constamment de me renouveler, je ne peux difficilement m’empêcher d’instaurer une dynamique semblable à celle que je suis. C’est pourquoi aménager une alternance d’animation avec un.e autre collègue pourrait insuffler un nouveau souffle et une énergie différente de ce que pourrait être le comité.

Quels sont vos futurs projets ? 

La fracture numérique est une problématique qui me tient à cœur. Actuellement, on distribue des bons d’une valeur de 300 euros pour l’achat d’un ordinateur reconditionné. Cette aide est vouée à être améliorée pour permettre à ce que ce bon puisse également être utilisé pour un ordinateur neuf. L’idée serait aussi de pouvoir exploiter ces bons pour une réparation d’un P.C. ce qui, pour l’instant, n’est pas le cas. Ceci, afin d’éviter de devoir acheter une nouvelle machine d’occasion sans avoir la possibilité de raccommoder son propre ordinateur, peut-être plus puissant ou récent.

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