Dans le cadre de notre série de portraits de travailleuses et travailleurs du CPAS d’Ixelles, nous partons à la rencontre d’une architecte devenue conseillère en prévention. Avec rigueur, sens de l’écoute et esprit d’équipe, elle veille chaque jour au bien-être et à la sécurité de ses collègues.
Bonjour, pouvez-vous nous parler de votre parcours et de votre arrivée au CPAS d’Ixelles ?
Diplômée en architecture, j’ai d’abord travaillé dans un bureau d’études, puis au service technique d’un hôpital. J’ai ensuite rejoint une administration régionale où, pendant huit ans, j’ai accompagné des maîtrises d’ouvrage en lançant des marchés publics pour désigner des auteurs de projets. C’est là qu’on m’a proposé de devenir conseillère en prévention. Ce rôle m’était déjà familier grâce à mon expérience hospitalière, où j’avais souvent collaboré avec ce type de profil, et à la formation post-universitaire que j’avais suivie pour obtenir le certificat de conseiller en prévention de niveau 1. Depuis, je mets ces compétences au service du CPAS d’Ixelles.
Quel est votre rôle en tant que conseillère en prévention ?
J’assiste l’employeur, les responsables hiérarchiques et les travailleurs dans l’application de la loi sur le bien-être au travail. Cela englobe la sécurité, l’hygiène, la santé, les aspects psychosociaux, l’ergonomie, l’environnement de travail… Certaines matières, comme la médecine du travail ou les risques psychosociaux, relèvent de compétences spécifiques et sont prises en charge par notre service externe Cohezio.
Pouvez-vous nous en dire plus sur ces risques psychosociaux ?
Ils couvrent des situations telles que le stress, le burnout, les conflits ou le harcèlement. Les conseillers spécialisés de Cohezio interviennent dans ce cadre.
Quelles qualités vous semblent essentielles dans votre métier ?
La collaboration, tout d’abord : je travaille avec les services sociaux, techniques, administratifs, ainsi qu’avec les équipes des maisons de repos. Mon profil technique me permet d’apporter des recommandations concrètes en matière de sécurité des bâtiments. Mon esprit analytique m’aide à cerner les problématiques en profondeur, tandis que l’empathie et l’assertivité sont clés pour instaurer un dialogue constructif.
À quoi ressemble une journée type ?
Elle est rarement figée. Mon emploi du temps reste flexible pour répondre aux imprévus. J’échange régulièrement avec les équipes, dont les réalités varient grandement. Contrairement à mon expérience précédente, plus administrative, je côtoie ici une grande diversité de métiers et de risques : des chantiers d’ouvriers aux manipulations physiques du personnel soignant.
Quels sont ces risques concrets ?
Les ouvriers peuvent être confrontés à des chutes ou trébuchements sur chantier. Les soignants, eux, peuvent souffrir de troubles musculosquelettiques liés au port de patients. Les risques sont multiples et spécifiques à chaque métier.
Quels défis rencontrez-vous le plus souvent ?
L’un des plus grands enjeux est de répondre aux attentes après une longue période sans conseiller interne. Je dois à la fois assurer le suivi quotidien et structurer des procédures durables, comme celles liées aux examens médicaux.
Un exemple concret : j’ai récemment coordonné un exercice d’évacuation incendie aux Heures Douces. Contrairement à un bâtiment administratif, on ne fait pas évacuer les résidents mais on les confine dans leur compartiment. Ce type d’exercice implique une étroite coordination avec les équipes : c’est un vrai travail collectif.
Comment se passe la collaboration avec les autres services ?
Les agents peuvent me contacter directement. Nous cherchons ensemble des solutions et, si nécessaire, je formule des recommandations aux responsables. Il m’arrive aussi de signaler des situations problématiques à ma hiérarchie. Je rappelle toujours le cadre de ma mission : proposer, recommander, mais ce sont les directions qui décident de la mise en œuvre.
Quels sont vos objectifs à court terme ?
Faire connaître le service et mon rôle. Beaucoup ignorent encore ce qu’est un conseiller en prévention. Je suis en contact quotidien avec des profils très variés, ce qui m’oblige à rester en veille, à me former et à actualiser mes connaissances, car les normes et pratiques évoluent en permanence.
Qu’est-ce qui vous motive le plus dans votre travail ?
Être reconnue. Quand quelqu’un me salue en m’identifiant comme conseillère en prévention, c’est gratifiant. Cette reconnaissance, c’est aussi celle de ma fonction et de son utilité pour le bien-être collectif. Nous en avons tous besoin. (sourire)